Gz- Qu’est-ce qui vous fatigue dans le milieu du Tango ?
CO- Rien qui mérite qu’on en parle
Gz- Où et avec qui avez-vous découvert le Tango ?
CO- Avec mon père qui était un excellent danseur toutes danses, dans le salon avec des disques et puis comme il était photographe et qu’il prenait des photos de spectacle, j’ai été émerveillée par le tango de scène, enfant, je cherchais à reproduire toutes les danses mais je n’arrivais pas à percer le mystère de cette danse de couple, plus tard des metteurs en scène argentins ont complétés mon initiation et je l’ai redécouvert en retournant vivre à Buenos Aires, en me plongeant à fond dans le monde de la milonga tout en me perfectionnant en tant que danseuse de scène. Je menais deux vies, c’était épuisant mais à l’époque, j’avais l’énergie pour le faire et l’ambiance des milongas à Buenos Aires était bien différente, c’était une ambiance qui n’avait rien à voir avec la place des affaires.
Gz- Pour vous où se joue l’avenir du Tango ?
CO- Dans le monde entier avec les jeunes et les enfants. Le message principal du tango c’est l’abrazo, l’étreinte, et c’est une étreinte sans notion de propriété, où les genres sont complémentaires, les questions qui pourraient diviser comme celles de la religion, de la langue, de la nationalité etc ne trouvent pas leur place, la liberté, la diversité, le partage sont dans les gênes du tango et cela devrait promettre un bel avenir.
Gz- Un bon et un mauvais souvenir de Tango ?
CO- Le jour où dans un beau théâtre mais sur de mauvaises planches, en dansant un tango endiablé, un talon s’est pris dans une rainure du plancher, j’ai du arracher la chaussure en continuant à danser pour me libérer, j’ai fini le tango comme si de rien était ou presque la chaussure hors pied, nous en avons tiré des applaudissements doubles et moi quelques bleus.
Un bon souvenir, ils sont nombreux, avec les amis dans les milongas, en spectacle mais je partage avec vous le dernier souvenir celui d’avoir vécu l’enthousiasme des enfants et des pré adolescents pour cette danse, lors d’une manifestation en plein air nous avons pu les faire danser avec nous et lorsque nous quittions les lieux le soir, les enfants, filles et garçons mélangés, de toutes confessions, nous remplaçaient sur les tréteaux et dans les rues et nous imitaient, et cela m’a profondément ému et donne un sens profond à ce que nous faisons.
Gz- 3 Tangos / 3 orchestres / 3 danseurs
CO- Quejas de Bandoneon, Emancipación, Chau no va mas
Pugliese El Arranque La Juan d’Arienzo
Mes partenaires actuels, Géraldine Rojas, Miguel Angel Zotto
Gz- Quelle est la meilleur manière de terminer une Milonga ? Choisissez :
a) Les pieds douloureux après avoir tant dansé
b) A la recherche d’une « after » pour continuer.
c) En allant prendre un petit déjeuner.
d) Avec quelqu’un
e) Autre, (précizez) :
CO- A Buenos Aires : en allant prendre un petit déjeuner.