Gz- Qu’est-ce qui vous fatigue dans le milieu du Tango ?
La muflerie de trop de danseurs s’abritant derrière des codes surannés pour imposer un pouvoir hors d’âge à nos partenaires féminines au point de finir par décourager certaines de venir au bal.
La mirada est une excellente manière d’inviter en milonga… à condition de se pratiquer entre égaux. Dans un festival comme Tangopostale il est plus efficace de travailler sur les comportements par des initiatives comme des badges ou des encouragements.
Gz- Où et avec qui avez-vous découvert le Tango ?
Avec Cathy et Manu, un couple de professeurs à l’origine de la création en 1992 de Tangueando Toulouse. Ils ont organisé une initiation en 2005 à laquelle ma compagne et moi nous sommes rendus innocemment.
Quel piège ! Ensuite, tout s’est enchaîné : les premiers cours, la découverte des textes, la boulimie des musiques, le premier voyage à Buenos Aires et le coup de cœur immédiat pour Buenos Aires et les Portègnes que personne n’a mieux décrit que Marcos Aguinis dans « El atroz encuanto de ser argentinos ».
Gz- Pour vous où se joue l’avenir du Tango ?
Je ne suis pas inquiet pour le tango joué et le tango chanté, les jeunes sont là, bien présents et engagés dans le tango XXI comme Julian Peralta à Buenos Aires (voir le film Un disparo en la noche d’Alejandro Diez) ou Taxxi Tango XXI à Paris autour de Pablo Gignoli.
En revanche les milongas laissent trop de monde sur le bord de la route à mes yeux.
Les tandas de 3, là où elles se pratiquent, libèrent un peu les comportements : on invite plus facilement quelqu’un qui débute ou que l’on ne connaît pas, et puis c’est moins long d’attendre la tanda suivante si on n’a pu danser celle-ci.
Gz- Un bon et un mauvais souvenir de Tango ?
J’ai adoré la première milonga où je suis resté jusqu’à la fermeture à 4h du matin, épuisé par 7h de danse mais ravi de ce moment étonnant où la fatigue semble disparaître, la musique se libérer et que s’installe ce sentiment de rester « entre nous » avec des personnes que je ne connaissais pourtant pas. C’était à la milonga Sueño Porteño organisée par Julia « Pugliese », nous amenant les premiers croissants du jour à Boedo Tango.
Le pire moment, mais il y en a beaucoup de ce type, c’est quand les organisateurs et/ou les danseurs ne respectent pas les musiciens qui, à l’occasion d’une tournée de concerts, complètent celle-ci de quelques prestations en milonga.
Gz- 3 Tangos / 3 orchestres / 3 danseurs
Pour les tangos, je réponds en tant que danseur sensible aux voix :
Carnaval de mi barrio (Lita Morales…), Llorar por una mujer (Javier Di Ciriaco), Poema (Marisol Martinez)
Troilo, D’Arienzo et bien sûr Pugliese
Chicho Frumboli, Fausto Carpino, Carlos Espinoza… et leurs partenaires
Gz- Quelle est la meilleur manière de terminer une Milonga ?
Choisissez :
a) Les pieds douloureux après avoir tant dansé
b) A la recherche d’une « after » pour continuer.
c) En allant prendre un petit déjeuner.
d) Avec quelqu’un
E) Autre, (précisez)
E : descendre l’avenue San Juan à Buenos Aires au petit matin sur mon vélo pour rejoindre mon appartement de San Telmo après m’être arrêté pour avaler une part de pizza portègne accompagnée d’un tiramisù ! Belle nuit en perspective !